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Petit ‘trip’ sur Nos étoiles contraires

Bon, bon bon. L’autre jour, sur un forum, une fille se demaindait de quoi parlait le livre de John Green « Nos étoiles contraires. » Une personne avait donné comme réponse : Cela raconte l’histoire d’Hazel, la narratrice âgée de 16 ans qui est atteinte d’un cancer, ses parents l’obligent a se rendre dans un groupe de soutient a l’Église, elle y rencontre Augustus, qui est en remisions depuis environ 1 an si mes souvenirs sont exacte. » Bon… la petite vendeuse en moi ET grande fan c’est réveillée et j’ai réalisé que je pouvais ENFIN me lâcher lousse sur ce livre. Alors comme je suis assez fière de mon petit texte, je le met ici pour plus de visibilité. J’adore les commentaires alors allez-y 😀

Donc ‘nos étoiles contraires’ résumé par Ariel :

Sérieusement, c’est un des meilleurs livre de John green. Aussi étrange que cela peut paraître, ce roman n’est pas sur le cancer. C’est une histoire de premier amour, de se sentir jolie et aimé au travers du regard d’une autre personne. C’est un livre sur l’amour inconditionnel mais délicat et lourd à porter d’un parent envers son enfant. C’est l’histoire de jeunes qui réfléchissent au sens de la vie, de la place qu’a l’humanité au sein du monde et de l’injustice que représente la mort. C’est un livre qui te fait pleurer mais qui te donne le goût de vivre un amour sincère, de vivre longtemps pour pouvoir rire auprès des gens qui comptent pour toi, qui te fait sentir vivant et privilégié. Tu tombe amoureuse d’Augustus, tu ressens une gratitude profonde pour l’auteur et tu te reconnais autant chez le père qui pleure à tout moment, que dans la volonté de la mère à vivre chaque instant, fêtant les demi-anniversaire parce qu’elle a vite appris que notre vie nous est prêtée et non acquise. On se comprend dans cette jeune adolescente qui réfléchit sur l’impact qu’a son cancer sur la vie de sa famille; sans l’avoir vécu on ressent sa volonté farouche à les voir redevenir des amoureux au lieu de parents qui craignent la mort de leur enfant. Ce livre est pensé, chaque chapitre a sa raison de finir (il y en a certains que je vais relire sans me taper le livre tellement la scène est parfaite.) Sincèrement, pour être une fervente lectrice de livre d’ado, ça m’a rempli le coeur de voir un livre aussi bien écrit et si équilibré dans son développement. Un livre qui fait pleurer mais rire, qui te donne des éclairs de bonheur là où d’autres auteurs se serraient laissés aller à décrire la tristesse. Un livre à lire, un film à voir (quelques lacunes mais judicieusement adapté.)

Ensuite, tu as tous les autres livres à découvrir, de petits diamants pour la plupart. John green a donné un cadeau inestimable à la littérature jeunesse, à mon avis, en donnant à celle-ci une histoire construite et pensée, ce qui est devenu rare dans les romans pour jeunes. Voilà mon résumé, la seule manière de décrire le livre sans en dire trop et sans lancer des détails qui, en dehors de la plume de john green, ne paraissent pas si spéciaux. À conseiller à tous, mes parents l’ont tout autant aimé.

Aussi, un petit supplément : une fille m’a ensuite demandé en quoi John Green n’était pas un auteur commercial ( ici, le terme commercial est utilisé pour expliquer que plusieurs auteurs jeunesse écivent plus pour vendre sans vraiment s’attarder à écrire des histoires bien construites et remplies de bonnes idées comme seul un bon auteur sait le faire.) Alors j’ai amorcé une réponse, incomplète mais satisfaisante : 

Pour essayer de répondre à ta question je te répondrais en deux temps. Premièrement, s’il l’est, ce ne serait ABSOLUMENT PAS au même niveau que genre… Cabot (journal d’une princesse, tu vois le genre?). En jeunesse, la majorité (90%) est à mon avis commerciale. Un type de livre pogne et tout d’un coup, la section jeunesse est remplit de fantastique, ensuite de vampires charismatiques et mystérieux, puis maintenant c’est grâce à Hunger Games qu’on coule sous les séries de nouveau monde dictatorial dans lequel la fille renverse tout (certaines séries en valent la peine en passant.) Cela n’empêche pas des bijoux de se démarquer mais en général, lorsqu’on s’adresse à un public jeunesse (12-18 ans) on se contente de raconter une histoire, de la diviser au hasard en une trentaine de chapitres, de laisser un punch et de continuer la série en espérant que ça vende. Comme les films hollywoodiens, la trame des romans jeunesse se ressemblent (rien de plus prévisible que Meg Cabot, Sarah Dessens, Pike ou genre les séries d’amour passionné qui ne sont pas raisonnable mais « on ne peut pas combattre notre amour, malgré tous les obstacles. ») Donc dans ce sens, non, John green n’est pas un auteur commercial.

Prend exemple sur « nos étoiles contraires » qui l’a rendu hyper connu (il avait déjà connu le succès et gagné des prix avant.) Oui il écrit des livres d’ado mais je me plaît à dire à mes clients (je vends des livres) que John Green se démarque car il écrit non pas POUR les jeunes mais au travers d’eux. JAMAIS, dans aucun de ses livres tu ne ressens que c’est un adulte qui écrit sous le nom d’une ado. John green écrit vraiment d’une manière réfléchie, ses chapitres varient en longueur et en contenu pour faire bien évoluer l’histoire et nous emporter dans l’émotion d’Hazel. De ce fait, on s’implique complètement à ses moments de honte, d’abandon et de profonde tristesse, tout comme on se laisse emporter dans son amour envers Augustus et sa volonté de savoir sa famille heureuse. Oui, il est commercial dans le sens qu’il vend énormément suite à son succès « Mais où es tu Alaska. » (Peut on lui en vouloir, il écrit bien, tant mieux si ça pogne autant qu’un texte sans profondeur de Cabot ou Meyer.) Certains trouvent que son style stagne mais personnellement, je ne cesse de découvrir des perles dans ces romans, comme le « théorème des Katherine » sur l’autisme qui m’a vraiment plu. Je ne réponds qu’à moitié à ta question mais perso, non, il n’est pas un auteur commercial. Il semble vraiment vivre pour ses écrits et on le ressent notamment dans  » nos étoiles contraires. »

Exercice #1

J’aime écrire, lire, faire de la natation, piquer une courge avec une fourchette, la foutre au micro-onde vingt minutes, l’ouvrir, la saler, lui ajouter de la cardamone et me régaler, me peindre les ongles, même si tout s’écaille après deux jours, travailler, voir un sourire, parler, faire un coucou de la main à un petit enfant, rêver, voyager, visiter de nouveaux endroits, parler de mon amoureux, penser à mon amoureux, rire de mon amoureux, retrouver mon meilleur ami, mon frère de coeur, l’homme de ma vie aux cheveux blonds et au coeur d’or, caresser la joue de ma soeur, coller mon amoureux dans le dos, dire qu’il est mon amoureux, l’entendre dire que je suis sa blonde, les melon d’eau, les melon-miel, les cantaloups, un frappé, en Italie, alors qu’il fait si chaud, si lourd et que j’ai si soif, nager le plus longtemps sous l’eau, me comparant à une sirène, rivalisant avec celle qui a une queue et qui porte mon nom, manger en bonne compagnie, rire avant de cuisiner en sachant que je vais devenir extrêmement irritable au dessus des fourneaux, passer du temps chez mon amoureux, avec ses parents, sa soeur, dans sa maison, dans son lit, acheter une robe, dont je n’ai pas besoin, respirer l’odeur de l’hiver qui imprègne les gens qui rentrent enfin à la maison, l’odeur de la cuisine à ma grand-mère, du cou parfumé de ma mère, du chandail tout doux de mon père, sentir des larmes couler sur mes joues, sentir une main sur mon épaule, sentir qu’on me serre fort, faute de savoir quoi dire, se sentir écoutée, aimée, respectée et toujours tout plein d’autres choses.

 

Je n’aime pas les hypocrites, ceux qui disent aimer mais manquent d’énergie pour vraiment le faire, les tomates séchées, les verres de terre, les éclaboussures de boue ou d’eau sales lorsqu’on fait du vélo un lendemain d’orage, des cheveux gras, des cheveux sans couleur, sans vie, mes mains quand elles mes semblent maigres et laides, mon menton en pointe, que j’ai appris à respecter comme un colocataire obligatoire, le film dr. Dolittle, les gens qui te regardent croche, qui te jugent, l’injustice, le regard sans espace pour t’accepter, l’homophobie, le sexisme, la cruauté, le dégout, la rancoeur, l’incapacité de s’expliquer, l’amitié malsaine, les commentaires dit gentiment, mais pensés sévèrement, prendre parti sans le vouloir vraiment, me faire dire « on le sait, toi, tu exagères,» me faire dire «au moins, toi, tu es reposantes,» me faire dire « arrête de pleurer, ça ne sert à rien,» me faire dire «mais tser, t’es une fille,» me faire dire, oui mais vous les filles, pourquoi vous continuez avec le féminisme, franchement, la politique, les faux semblants, les discours vides de sens mais plein d’intérêts, les promesse pour avoir un bulletin, les «croyez-moi, on va changer le monde,» l’essence, la pollution, l’asthme qui me réveille comme si tous les diables du monde se tenaient sur ma cage thoracique pour me rappeler de prendre mes pompes, l’eczéma et malheureusement encore bien d’autres choses.

 

Ma vraie famille

Je ne sais absolument pas sur quoi écrire. Mais je DOIS écrire trois pages par jours, c’est un défi, un plan d’écriture, un chemin pour l’été et je compte bien le mener à bien. Le pire, c’est que toute la journée je me lance des idées mais une fois sur papier je me dis que je ne suis pas mûre, que ma pépite d’or n’e cache pas encore de caverne mystérieuse et que j’en ressortirais fourbue, mais surtout découragée. Alors je vais utiliser un sujet inépuisable, un sujet qui m’a inspiré tant de poèmes douteux (j’étais au secondaire comprenez-moi.) 

 

Il y a peu de temps, comme chaque année, nous approchions de pâques. Ah, satanée fête qui symbolise une arrivée soudaine de montagnes de chocolats et de lapins en sucre. Bref, une cousine à ma mère devait venir chez nous en chemin vers la famille à ma maman. Je vous efface les longs discours et les courriels mais en gros, nous voulions aller nous aussi chez la famille pour une seule et bonne sapristie de raison : la mamie de ma maman qu’on adore tous, qui est si mini, si mignonne et si attachante. Je n’irai pas par quatre chemin : nous n’y sommes pas allé, nous n’étions de toute façon pas vraiment bienvenu et bin coudonc, on a fêté ça en petit comité, comme les autres années. Donc pas de super-mamie, mais les super héros n’ont pas besoin de nous suivre à la trace pour qu’on les sentent qui veillent sur nos petites têtes.

 

La raison pour laquelle je me lance dans cette histoire est très simple. Il y a une femme, une personne, à qui je fantasme de dire au revoir. En fait, à qui je rêvais de dire bye bye. Dans la vie, les gens font des choix qui ne sont pas toujours les bons ou qui sont moins acceptables vu de l’extérieur. Des choix douteux, questionables ou complètement incompréhensibles. Malgré tout ils font ces choix, soit par besoin, soit pour fuir un fait ou juste sans trop y penser. Les gens sont complexes dans leurs réflexions et on a beau fouiller et retourner le sens des choses, souvent on ne finit qu’avec un tas de questions et des déchets pleins la tête, sans trop savoir comment faire le ménage. Et bien mon ménage de printemps, je voulais le faire à pâques. Une pulsion soudaine, mêlée à une montée d’adrénaline et une volonté subite d’écrire et voilà, je prévenais une autre cousine que j’allais lui envoyer quelque chose qu’elle devrait remettre à quelqu’un mais «attends, je t’expliquerai quand j’aurai fini.»

 

Je ne lui ai jamais rien expliqué, parce que je n’ai absolument RIEN écrit. En vrai, je ne me suis même pas assise devant l’ordinateur. J’ai souvent lu et je l’ai entendu de nouveau dans un film dernièrement « les enterrements ne sont pas pour les morts, ils sont là pour faire du bien aux gens qui restent.» J’ai réalisé que cette femme, cette figure du passé, dans le fond elle était morte et depuis un méchant bon bout. POUF ! Soudainement, je me suis dit «mais elle en a rien à faire elle.» Bon, elle n’est pas VRAIMENT morte mais en supposant qu’elle l’était, au même titre qu’elle ne faisait absolument plus partie de ma vie ou de celle de ma famille, eh bien que je lui écrive ou non ne changerais rien du tout. Je ne veux pas la rendre triste, je ne veux pas la culpabiliser, je ne veux pas lui crier dessus ou l’injurier ou même la faire sentir misérable. Je ne suis ni cruelle, ni mesquine et l’idée de lancer subtilement un message de «nous sommes heureux sans toi, nah!» n’était absolument pas mon objectif mais je savais qu’en lui écrivant, c’est la tournure que prendrais mes pensées. Parce qu’on se débrouille fichtrement bien, que moi et mes soeurs ont se développe comme de jolies tulipes, sous le regard éternel de ma mère adorée, du soleil de l’énergie de mon père chéri et jamais je me dis « même sans elle, on va bien.» Donc je réfléchissais à toute allure, peu avant pâques et j’ai compris que je voulais encore moins lui raconter ce qu’elle a manqué. 

 

Une de mes soeurs glousse d’amour avec un gars incroyable, une autre est le miel de la famille, à attirer les câlins, les déclarations d’amour éternel et les «je veux toucher tes joues!!!.» La plus jeune fait partie des meilleures moyennes de son années, rien qu’en secondaire deux. Ma mère torche un deuxième marathon sans égratignure, rayonnante le lendemain et magnifique, nous donnant à tous le sentiment qu’on peu réussir parce que «l’univers conspire à notre bonheur.» Mon père, ce professeur de littérature, à la coiffure d’Han solo, chantonne et rigole devant des b.d. d’animaux fantastiques, se passionne pour les oiseaux qui voyagent dans notre jardin et me fait sentir invincible. Elle ignore mes trois ans et demi de bonheur avec un homme qui me fait rire, pleurer et tomber encore en amour à chaque instant. Que sait-elle des concerts de musique, des spectacles de ballet, de mes infinis projets de couture, de notre marche commune vers un avenir qui nous promet tout, de nos vacances l’été remplies de crampes et de maux de pieds, de nos chicanes continuelles, des soupers fait d’une main hésitante, des milliers de desserts ratés, des heures de piano jouées dans le salon, des souper chez la maman de mon papa, des matins d’engueulade rien que pour une passe d’autobus, que sait-elle ? Rien du tout, parce qu’elle est morte et comme plus haut, les enterrements, c’est plus pour ceux qui restent.

 

Ceux qui restent, sont ceux qui comptent. On dit qu’on ne choisi pas sa famille et je le vois autour de moi, il y a bien plus de problèmes familiaux que de paradis. En effet, on ne choisit que ces amis, qui sont en fait la famille que l’on aurait voulu construire. Parfois, on perd des bouts mais franchement, je m’en fout. Je pense à ma maman. C’est elle, qui reste après cet enterrement fictif. C’est pour elle que je n’ai rien écrit car elle ne sera jamais sous terre. Peu importe l’avenir, peu importe quand nous devrons lui dire adieu, jamais elle ne serra enterrée six pied sous terre, alors que l’autre, elle, n’a même pas besoin de mourir pour l’être.

 

J’écris aujourd’hui parce que j’ai trois foutues pages à écrire. Il m’en reste encore et par principe, je vais la faire, mais cette lettre, ce texte, s’achève sur cette page, même s’il me manque encore tellement de mots.

 

Pâques c’est achevé et a emporté avec lui un fantasme poussiéreux aux saveurs de l’enfance. On fait chacun de nos choix et je comprend enfin que j’ai le droit, moi aussi, de ne pas avoir envie de m’accrocher à elle. Le pain cuit à la main mais immangeable, les pots de mangue inépuisables, le vieux lit humide dans l’ancien sous-sol, la seule barbie de toute la maison; je m’en rappelle comme un album de photo que l’on ouvre une fois aux cinq ans. Quelque part c’est triste mais rien n’est plus joyeux, plus agréable, réconfortant et rempli d’amour que la famille que mes parents nous ont créé et qu’ils ont entretenu pour nous.

L’esprit brumeux

Se lever le matin à des heures irrégulières, pour trainer dans le salon ou la cuisine ou la salle-à-manger. Ouvrir, fermer et réouvrir les portes du frigidaire et du garde-manger et des autres armoires de vaisselle pour passer le temps. Finir avec une tasse de café instantanée dans les mains, les genoux froids et la matinée déjà loin. Lire un peu, bailler, rigoler devant des vidéos de chats qui rentrent dans des boîtes trop minuscules, retourner sur mon lit pour senti la chaleur du soleil sur moi, caresser mon chat avant de le lancer dehors, répondre à mon chum qui est encore si loin, retourner lire…

Ces temps-ci je me pose beaucoup de questions sur moi, sur mes choix récents et sur la façon dont je gère mon statut de  » pas vraiment à l’école mais pas vraiment sur le marché du travail. » Quand je croise des connaissances, ils me reposent les mêmes questions, comme si ma situation était trop anormale pour qu’ils s’en souviennent.

Mais-t’es-pas-à-l’école-toi? Ah-ok-t’es-en-mode-faire-du-cash? Oh-donc-si-t’est-pas-à-temps-plein-dans-le-fond-tu-fous-rien?

Est-ce que j’utilise bien mon temps ? Non. Suis-je toujours évachée sur mon divan à lire sur mon ipad ou en train de visiter des sites sur lesquels je n’achète jamais rien ? Mhhh, oui, mais juste le matin. J’ai des projets, assez pour rendre une fille de 20 ans motivée mais je manque de conviction. J’ignore comment je suis censée gérer ma vie mais je m’en fiche, vous savez ? Je stress parfois à n’en pas dormir, parce que j’ai l’impression de tricher, d’avoir décidée de prendre un chemin que le autres trouvent tentant mais trop facile et que de mon bord, je suis paresseuse. Mais et alors ? J’essaie d’écrire, d’où cet article un peu décousu. Perso, je ne me force jamais à écrire, sinon je finis par tout effacer tellement je n’aime pas le résultat. Je lis beaucoup, je réfléchis presque trop et franchement, je pense être sur la bonne voie.

Accomplie ? Heureuse ? Sereine ? Je dis oui à la deuxième option et en court de route pour les deux autres. Je pense que chacun avance à son rythme et même si l’école me manque, même si le fait de devoir sortir tôt le matin commence aussi à me manquer, ce qui est un genre de mauvais signe, je ne regrette rien. Regardez-moi bien aller en septembre, le chemin emprunté sera bien différent mais tout aussi motivant.  Je crois que ma plus grande peur est de ne pas assez profiter de ce petit « répit. » Ce moment qui va durer encore quelques mois durant lequel je n’ai pas vraiment d’obligation si ce n’est mes propres lois. Je suis jeune, j’ai la vie devant moi mais au fond….peut-être pas tant que ça. On nous dit dans les films, dans la musique et partout ailleurs de vivre la vie au jour le jour et franchement, il est temps que je m’y mette. Je recommence depuis deux semaines à proposer des sorties aux gens. Déjà-là, je me sens renaître d’une manière très particulière. Mon chez-moi est adorable et réconfortant mais toute l’écriture et tous les livres du monde ne remplaceront jamais le fait de prendre des nouvelles d’un ami, de rire en s’étouffant sur des arrêtes de saumon ou de simplement sourire, rire, dire bonjour aux petits vieux qui regardent mes cheveux dans le métro. Est-ce que ces dernières semaines m’ont changées ? Non. Mais une chose est sûre : je réalise pour la première fois le potentiel de toutes ces heures de liberté qu’il me reste devant moi. J’en aurai d’autre après la rentrée scolaire et pour toute ma vie j’en suis consciente, mais je parle ici d’heures vides connues et concrètes, que je peux exploiter comme je le veux sans me soucier des imprévus. Mon agenda n’attend que les invitations et les rencontres, je leur donne toute la place qu’il me reste.

J’ai envie qu’en Janvier prochain, à mes 21 ans, je puisse sentir que cette moitié d’année passée entre un peu d’école et de travail et beaucoup de temps pour moi m’ait servie à quelque chose. Je me contentait à l’idée des deux semaines en Europe (!!!! trop hâte !!!!) en mai mais COME ON ! Voyager construit des souvenirs inoubliables, je n’ai qu’à fermer les yeux pour me remémorer Paris et ses rues, mais je veux vivre en voyageant dans ma propre ville, dans ma propre vie !  Il y a des matins vides d’intérêt et d’autres que j’ouvre les yeux la tête pleine d’idées et de petits détails à faire le plus vite possible. Je suis assez heureuse, assez confortable et surtout, j’ai du fun . M’en contenter ? Non, justement. Alors voilà, je vais mettre ceci sur mon blog avant de le relire et de tout effacer et je vous dit au revoir, bonne vie et surtout pas bonne chance : nous pouvons tous atteindre ce que l’on veut, mettons-y l’effort !!!! Go, que ma vie éclate de joie ! !

Madame U. et le bonheur de l’élégance

Comme écris dans un ancien billet, je me suis lancée dans un défi, qui est d’écrire des textes inspirés de petits mots que m’ont écrit ma famille (enfin, deux d’entre eux shah.) Celui-ci avait comme seule phrase : Une vitrine de bas de nylon pour femmes obèses.

Alors voilà, sans plus attendre, mon premier texte forcé qui bien qu’imparfait, m’a donné  du plaisir à faire  :

Ce matin d’avril, Madame U. voulait se faire de nouveau plaisir. L’air se réchauffait depuis quelques semaines et partout autour d’elle les jeunes comme les moins fraiches ressortaient leurs longues jupes et leurs robes de couleur. Elle aussi, entrainée par cette vague de légèreté vestimentaire, voulait se vêtir de belles parures de début d’été. Son mari trouvait ridicule et déplacé de dépenser autant d’argent dans des robes à tissus minces, mais pour Madame U. ces petits plaisirs étaient les seuls qu’elle se permettait et encore, avec beaucoup de retenue. Cela faisait plus de cinq ans qu’elle n’avait pas acheté de nouvelle robe, se limitant à une jupe sobre et ample pour les fêtes du nouvel an, agrémentée du même collier en faux diamants qui étincelait un peu dans le noir. Malgré le peu de vêtements qui remplissaient sa garde-robe, Madame U. avait depuis quelques mois découvert un accessoire indispensable : les bas-collants colorés. L’époque des nylon beige ou gris qui se déchiraient en un geste malhabile était révolue, Madame U. était devenue une femme explosive dans sa démarche grâce à ses mollets devenus un jour dorés, un autre parsemés de petits anges multicolores.

 

C’était il y a plus ou moins huit mois, à Paris. Revenue d’une semaine de vacance dans le Sud de la France avec sa mère, Madame U. se promenait dans les rues parisiennes pour profiter des dernières heures qui la séparait du lundi matin. Tournant aux coins des rues sans y prêter attention, elle dénicha par hasard une dizaine de petits magasins indépendants qui, bien qu’éloignés des rues principales, attiraient l’oeil et les clients. À chaque nouvelle découverte, la dame prenait le temps de scruter chaque élément des vitrines, espérant trouver un objet qu’elle se sentirait contrainte d’acheter. Elle se savait aisée, mais l’idée de ramener un vêtement ou un quelconque objet inutile au quotidien signifiait une joute verbale des plus atroce avec l’homme de sa vie. Il lui fallait quelque chose qui lui déchirerait le coeur s’il lui fallait s’en séparer. Un petit truc pour lequel elle prendrait le temps de trouver une place dans sa chambre et qui deviendrait significatif à ses yeux. La dernière fois qu’un tel coup de coeur lui était arrivé, c’était pour un peigne en coquillage dans une vieille bicoque renouvelée en magasin de tourisme. D’un blanc éclatant, la poignée du peigne était torsadée et devenait rouge comme les coquelicots du jardin de son voisin. Un vrai chef-d’oeuvre qu’elle conservait depuis dans un beau mouchoir en dentelle bleue, sous une pile de camisoles en soie dans son petit tiroir de dessous. Parfois, pour se remémorer de bons moments, elle montait dans la chambre, dépliait le mouchoir et tenait délicatement le peigne entre ses doigts épais, espérant retrouver la légèreté et l’insouciance de cette époque. Puis, elle repliait le mouchoir et cachait ses rêves et ses désirs de nouveaux dans son tiroir de dessous.

 

Il était donc l’heure de manger et bien que le soleil se couchait, Madame U. continuait d’observer les magasins, espérant tomber amoureuse. Les jambes lourdes et le bassin épuisé par toute cette marche, Madame U. alla se choir sur un banc au bord de la route pour reprendre un peu d’air. Ruisselante de sueur, ses dessous lui semblaient peser une tonne et ses vêtements prenaient l’humidité de son corps comme une éponge, la laissant lourde sur le banc sans aucune volonté de se relever. Étourdie et suffocante, Madame U. retomba en enfance et se revit courir, sauter sur ses frères et marcher des heures sans la moindre fatigue. Deux-cent livres plus tard, voilà ce à quoi elle se résumait : une masse de femme incapable de s’acheter un morceau de tissu ou un simple bijoux en métal, réduite au silence par un mari sévère et incapable de se faire engagée tant elle grossissait en cadence avec le temps.

 

Le poids d’une vie de douleur physique et d’amertume s’abattit à ce moment-là sur les épaules dodues de Madame U. Ses cheveux rendu gras par la sueur collaient sur son front large et le long de son cou. Recroquevillée en elle-même, cette femme pleurait sa vie et l’avenir qu’elle se réservait. Tout aurait pu finir ainsi, dans le silence d’une femme découragée. Pourtant, Madame U. leva les yeux entre deux soupirs. Son regard presque vide se posa sur la vitrine devant elle. Les trois mannequins en métal doré arboraient les courbes de femmes dodues, carrément trop rondes. Trois femmes grosses, luisantes sous l’effet de cette couleur d’or mais pourtant resplendissantes. Chacune portaient soit une jupe, une robe ou un short noir. Dans les trois cas, leurs vêtements tombaient pile sous leurs fesses rondes, dévoilant leurs jambes épaisses mais fortes. Les deux qui n’étaient pas vêtues d’une robe portaient comme seul haut un énorme collier fait de pierres de toutes les couleurs, sans ordre ni soucis de simplicité. Bouche-bée, Madame U. ne remarquait que leurs jambes, emballées dans des bas-collants qui lui paraissaient hallucinants. Le mannequin en robe portait des bas d’un rose saumon, semi-opaque. Tressés à certains endroits, des petits poissons dorés ou argentés couraient le long des deux jambes, comme pour jouer dans cette eau rosée. Le mannequin en mini-short, quant à elle, était vêtue de bas-collants gris pâles,  un petit peu bleutés. On distinguait un petit imprimé semblable à la peau d’un serpent mais de loin c’était difficile à dire. La dernière paire de bas-collants était celle qui fit entrer Madame U. dans la boutique malgré sa fatigue et son bassin endolori. D’une couleur peau, les bas devenaient de plus en plus foncés vers les pieds, pour devenir aussi bruns que la terre. Sur les côtés, de petites fleurs blanches ornaient les bas. Si petites et si délicates qu’elles semblaient à peine déposée sur les collants, prêtes à s’envoler. Voilà comment débuta l’histoire d’amour de Madame U. envers les bas-collants colorés. Ce jour-là, envahie d’images et de couleurs, elle ne pu se résoudre à choisir un seul de ces bas-collants. Aussi elle y retourna à chaque jour durant la semaine suivante, prenant le temps de scruter chaque modèle et de s’imaginer les porter avec ses vieilleries. Son premier achat eu lieu la veille d’une fête au travail et malgré son chemisier gris et sa jupe ample défraichie, Madame U. se sentie belle et folle.

 

Cette sensation était si agréable, si fantastique qu’elle en racheta une deuxième paire le lendemain matin avec la ferme conviction de démarrer une nouvelle vie. Éclatante de joie, elle passa des mois dans la boutique de bas-collants pour femmes fortes et y acheta des nouveautés à chaque semaine. De gros bas en laine fuchsia pour l’hiver, des nylon soyeux mais brodés de brillants pour l’été. Elle avait aujourd’hui tellement de bas qu’elle avait du s’acheter un meuble rien que pour eux. Un ancien ami, recyclé en antiquaire, lui donna presque gratuitement un vieux meuble en chêne, blanchi par endroit et imprégné d’une odeur de forêt et de ruisseaux. Ce meuble contient désormais les biens les plus précieux de Madame U. et depuis son achat, seul son peigne sert de décor sur le meuble. Un meuble de bonheur, de beauté mais surtout, d’élégance.

 

Prendre l’autobus et avoir le droit de se sentir libre

C’était il y a quelques années, à «La ronde.» Je devais être au primaire et ma famille voulait faire du Carrousel mais pas moi. Assise en retrait sur un banc près de l’entrée du parc, un couple en chicane approchait, tenant chacun une main d’un bambin. Soudainement, l’homme repoussa la femme et la fit tomber au sol violemment. Il prit le bambin dans ses bras et partit en courant. Sous mes yeux, à quelques mètres de moi, cette femme sanglotait, bientôt accostée par un concierge affligé par la situation. Cet incident m’avait marqué à l’époque parce que je n’avais jamais rien vu de tel en public. Comme si mon cerveau commençait à s’ouvrir à l’idée que le monde ne pouvait être toujours tout beau, tout propre et qu’il existait la souffrance et le mal-être.

Il nous arrive tous, surtout si on prend le métro, que l’on assise à des moments dits «louches», «malaisants» ou carrément dangereux. Ma mère m’a souvent dit : «si tu vois quelqu’un se noyer, tu ne vas jamais le chercher, sinon tu va toi aussi te noyer. Tends-lui une bouée, là tu pourras l’aider pour de vrai.» Jusqu’à maintenant, cette tactique me réussissait, mais cette règle ne s’applique pas bien aux situations moins graves, moins risquées, dans lesquelles on pourrait faire un petit geste et que le stress ou la peur nous empêche d’accomplir. Hier, j’ai pris l’autobus et je peux maintenant affirmer que je me suis sentie libre. Je me suis couchée à deux heures du matin, encore électrisée par l’événement mais malgré tout, sereine. L’histoire débute bientôt et j’hésite à l’écrire. Pourtant, je pense que ce récit a une valeur. Laquelle ? Celle que l’on donne aux gestes insignifiants mais qui ont une portée, même petite. Voilà, alors lisez, si le coeur vous en dit.

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Neutralité

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16h25 je rentre dans l’autobus. Les sièges sont tous pris. L’autobus est calme pour la quantité de passagers mais je prends du temps à m’en rendre compte, les écouteurs de mauvaise qualité sur les oreilles (avec des grésillements et tout le tralala.) Des sièges se libèrent avec le temps et j’en profite pour m’asseoir. Assise, je suis au milieu du bus et je ressens une lourdeur, une façon que les gens se regardent qui paraît hors propos. L’homme X m’apparaît alors clairement. Il parle en anglais, en français et en grognements à une femme assez âgée qui est assise à ses côtés. Ils pourraient être un couple en chicane et c’est sur cette idée que je me replonge dans ma musique assourdissante.

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Malaise

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Une vague d’incertitude ravage les passagers. On ne peut pas ignorer les regards que tout le monde se lancent de biais, reportant toujours leur attention vers le couple. Un couple, vraiment ? Tout à coup incertaine et ressentant le malaise du groupe, je baisse ma musique. L’homme X grommèle. Ses paroles ne m’atteignent pas mais son ton est tantôt doucereux, tantôt bourru. Il ne cesse de s’adresser à la dame qui ne lui accorde aucun regard et qui évite carrément de le regarder, tournant le visage le plus possible loin de lui. Cette fois, mes écouteurs rejoignent mes mitaines dans mon sac. Je tends l’oreille et me penche pour les regarder. Tout sauf subtil mais le malaise est trop visible, trop réel pour l’ignorer. Un homme à mes côtés remarque mon manège et accorde tout à coup plus d’intérêt à la situation. Une vraie chaîne de curiosité se forme chez les passagers. Comme si le simple fait de se pencher vers le bruit venait l’amplifier, donnant cette fois une excuse aux passagers pour s’inquiéter réellement.

«Hey, bébé. Come on. Regarde-moi. Allez, s’t’euplait. (bruit de bizoux dans l’air) Heyyyy, ma beeeelle. Heyyyy, allez, montre-moi tes beaux yeux. Tourne-toi, allez. Bébé, bébé, hey beauté, beauty. Ma darling, allez. J’veux te voir, allez.»

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incertitude

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Penchée sur mon banc, j’entends ses murmures, ses supplications, ses mots ‘doux’ dit dans un ton d’une insistance vraiment dérangeante. Qu’ils soient ensemble ou non, ce qui se passait n’était pas normal. Une lave me coule dans le dos, je me sens animée d’une colère sans pareille. Je ne me reconnaît pas, en fait. Je m’imagine debout en train de lui demander d’arrêter. Le coeur au bord des lèvres (une première) je ferme les yeux dans une tentative de relaxation. «Bébé, heyyyy, heyyyyy, come on beubéééé. Look at me pleeeaze. Rohhhh, beubé, j’veux voir tes yeux !» Ses mots remplissent l’autobus. Il ne cri pas mais il faut être au fond du bus pour ne pas savoir ce qui se trame. Mon coeur palpite, le sang afflue à mon visage et je stresse si soudainement que je me sens paniquer. Je veux agir mais comment ? Je n’ai jamais rien fait auparavant et quelque part, j’ignore le fond de l’histoire, s’il y en a une.

Honte de ne rien oser faire.

Gène de voir la scène poursuivre sa boucle.

Malaise de croiser le regard de tous ces gens aussi incrédules que moi.

Si la dame n’avait pas changé de banc, je pense que cette histoire m’aurait juste aplatie. Sauf qu’elle c’est levée brusquement, a ignoré l’appel de l’homme X et c’est assise plus loin. Il continue de lui parler, un peu plus fort cette fois. «Pourquoi ? Allez reviens beubé. Comme on, fais pas la dure, reviens. Beuuubéééé, come on.»

«Je ne te connais pas»

Son accent déforme ses paroles mais on entends ses mots distinctement, les seuls depuis le début. Elle continue de regarder le sol et lui, impassible, se penche dans le corridor du bus et accumule les commentaire doucereux mais de plus en plus intenses et même agressifs. Je vois une porte s’ouvrir et en y repensant, le stress revient prendre possession de mon torse, comme une armure tremblotante qui rends le corps mou et malhabile.

Je me lève, prends mon sac et me place debout devant la dame, bloquant le contact entre les deux adultes. Le calme revient, il ne peut plus s’adresser à elle. Mon coeur me semble devenu un métal lourd et ma tête surchauffe. Le calme perdure mais un malaise continue de planer. Je l’ignore, ne pouvant de toute façon voir l’homme X maintenant dos à moi.

Une, deux, trois minutes.

« Hey ! HEYYYY ! TOI ! DÉ-CA-LISSE ! Hey ! HEYYYYYEUUUH ! Va-t-en ! Tu déranges !»

Cette fois, je redeviens une enfant, une pâte molle qui veut fondre par terre. Mais merde, qu’est-ce que j’ai fais encore. Je reste debout et la dame devant moi tremble, regarde de plus belle par terre. Il voit que je ne lui prête pas attention. Il se lève, me rejoint, se penche et applique une autre tactique.

« Hey, beubé. Hey, ma belle, tu nous dérange. Move pleaze, come on, steuuuplaittt. Allez ma belle, ma toute belle, hey come on. Montre tes beaux tit yeux.» La chaleur de son haleine brûle ma joue et mon oreille. Dé-geu-lasse.

L’expression « envahir ma bulle ne m’avait jamais été utile mais là, je me sentais attaquée, envahie d’une crainte nouvelle que je ne tenais pas vraiment à connaître. Le passager avec qui j’avais échangé des regards au tout début se lève et intercepte l’homme X. Une joute part entre les deux et j’en profite pour expliquer le problème au chauffeur. Il ne peut qu’appeler la police mais comme il l’explique «il ne c’est pas passé quelque chose d’assez grave donc la police ne pourra rien faire.»

Le reste de l’histoire prendrait trop de mots, trop d’explications et encore maintenant un goût de bile me remonte dans la gorge rien qu’à penser à cet homme. J’ai déjà remplis mon rapport à la police avec tout les foutus minuscules détails à la seconde près, aussi je vais résumer la fin parce que cette soirée a été assez épuisante comme ça.

Suite à cette première altercation, l’homme qui m’a aidé à du descendre, étant arrivé à son arrêt. L’homme X a «spotté» une autre femme. Je me suis remise debout entre les deux. Elle était comme moi, tremblotante et incrédule. Deux adolescentes montent, il recommence. Je leur conseille de changer de banc mais elles ne comprennent pas la situation et restent assises, figées devant cet homme qui les fixent, le regard fou et le visage trop près d’elles. Il m’a encore engueulé de les déranger, de l’empêcher de discuter avec les «belles demoiselles.» J’étais en Tabar***k et je pèse mes mots.

La police m’a demandé de cocher «victime» sur le rapport parce que lorsque j’ai demandé, sérieusement, au chauffeur d’appeler la police pour trouble psychologique envers les passagers, l’homme X a décidé de venir voir ce qui se passait. En expliquant du mieux que je le pouvais la situation au conducteur, je sentis un bras m’encercler avec force la taille et un autre bras me prendre l’épaule pour me tirer vers l’arrière, tout doucement. On aurait dit l’étreinte d,un homme qui veut rassurer sa femme, toutefois avec assez de vigueur pour qu’elle ne puisse pas se détacher. Le corps de l’homme X complètement collé au mien, j’ai du lui sommer de ne pas me toucher, ce qui a déclenché une crise. Le chauffeur lui a ordonné de me lâcher, ce qu’il a fait le plus lentement possible en me fixant. «Hey, beubé, come on, pas si grave, on s’calme, beubé !»

La police est venue, l’a arrêté et ils le connaissait.

Ma mère m’a dit «Je suis tellement fière de toi»

La dame de la RTL m’a remercié au minimum huit fois.

M’a aussi demandé plus de vingt fois «Êtes-vous sûre que vous êtes correcte ?»

Le policier m’a avoué ne pas en revenir qu’une femme de mon âge ai agis.

« Votre parcours de vie vous a permis cet acte, bravo.»

JE. NE. SUIS. PAS. UNE. VICTIME !

Ma taille, mon épaule, on s’en tabarnouche, o.k. ???

Cette femme d’âge moyen, assez large, qui tremblait depuis vingt minutes avant que je n’ose me lever, elle je suis certaine qu’elle ne va pas bien. Elle a quittée l’autobus discrètement en milieu de parcours. Elle est rentrée chez elle, elle est allé travailler, sans savoir qu’au final cette ordure a été arrêtée. La deuxième femme semblait solide et pourtant, lorsqu’on a toutes les deux décidé d’ignorer l’homme X, elle avait les épaules recroquevillées. Nous tremblions à l’unisson.

L’autobus a été plein la MOITIÉ DU TRAJET. Cet homme foutait le trouble depuis le TERMINUS et a été embarqué deux minutes avant que l’on arrive à PANAMA ! Trente minutes. Je ne suis pas courageuse, je suis une fille de vingt ans qui tremble encore de m’être interposée. Je vous le jure, personne n’aurait rien fait. Jamais. Voilà ce qui m’a empêché de dormir. Ces femmes ont été attaquées psychologiquement. Cet homme rentrait dans leur intimité, abusait leur quiétude et ne les lâchait pas une seule seconde.

À la fin, l’homme X c’est tourné vers le passager qui était assit à ses côtés depuis le début. Un homme bien en santé, bâtis, grand à l’allure costaud, au visage angulaire et assez dur.

«Thanks man, merci d’m’avoir aidé»

L’homme X n’avait plus sa tête c’est certain, mais il a eu son effet. Cet homme voyait ce qui se passait depuis le début. Il a assisté à la chasse aux femmes de cet homme X et n’a jamais élevé la voix, ne c’est pas intercepté et est encore moins allé avertir le conducteur de l’autobus. Complètement désarçonné par l’homme X, il baragouinait des : « non mais je ne vous ai pas aidé, non mais, de quoi vous parlez, j’vous ai pas aidé.»

Les mots qu’il a employé pourraient changer de destinataire et ainsi prendre un tout autre sens. Ici, il se justifiait, car il prenait ce commentaire comme une attaque, comme s’il avait réellement aidé l’homme X qu’il savait fautif de quelque chose. Va le dire à la dame obèse qui est sortie de l’autobus, complètement bouleversée par pas moins de vingt minutes de violence verbale. Va le dire à la jeune femme aux cheveux foncés qui se tenaient les coudes en me souriant de gratitude pour être debout devant elle. Va le dire à ses deux adolescentes accostées par cet homme louche qui les a approché de trop proche. Va le dire à toutes ces femmes qui se sont levées pour se déplacer à l’arrière, le plus loin possible de cet être toxique.

C’est vrai, tu n’as pas aidé l’homme X et je comprend ta réaction : sortir hâtivement de l’autobus stationné après avoir bafouillé deux minutes de mots de défense.

Ce qui est vrai aussi, c’est que tu n’as pas aidé ces femmes, ces passagers. L’autobus était plein la moitié du trajet. C’est cette idée que l’on se fait d’une société ? Le jour où ça va m’arriver, je fais quoi ?

Je suis fière d’avoir agis mais en même temps, ça m’a montré à quel point on est fragile est inquiet. Oui ça aurait pu mal virer, mais je sais que je n’ai fais que le minimum et j’espère que ça a valu la peine. Pour moi, ça en a valu la peine. Sacramment, oui.

Bilan actuel :

Pas d’heure au travail car en attente de réponse pour une possibilité d’un emploi temps plein.

+

Recherche intensive d’un emploi car à date ça ne marche jamais.

+

L’homme de ma vie se pousse en Belgique dans deux semaine et demie.

=

J’ai BEAUCOUP de temps libre pour MINIMUM les deux prochaines semaines et je n’ai RIEN de concret à faire.

Je veux VAINCRE la PROCRASTINATION et donc j’ai demandé des petits défis d’écriture à ma famille  (seulement 2 ont répondu à l,appel jusqu’à maintenant -_-).

J’annonce donc un début de projet #Occupons-nous-du-mieux-possible

Soooo je vais me mettre à publier sur ce blog mes prochains écris «forcé» car sans eux je ne vous montrerais rien n’ayant aucune inspiration depuis trop de temps. J’écris depuis deux heures et sérieux, j’oublis à mesure comme c’est épuisant et gratifiant. J’aime le résultat actuel et j’espère avoir quelques commentaires instructifs (pas d’insultes S.V.P. ça ne me réussis pas !!!)

Alors à la une, à la deux, je me déclare officiellement petite auteur à temps partiel (et dessinatrice les jours ou je me dit que je veux Fuck off écrire.)

 

Soooo je vais me mettre à publier sur ce blog mes prochains écris «forcé» car sans eux je ne vous montrerais rien n’ayant aucune inspiration depuis trop de temps. J’écris depuis deux heures et sérieux, j’oublis à mesure comme c’est épuisant et gratifiant. J’aime le résultat actuel et j’espère avoir quelques commentaires instructifs (pas d’insultes S.V.P. ça ne me réussis pas !!!)

Alors à la une, à la deux, je me déclare officiellement petite auteur à temps partiel (et dessinatrice les jours ou je me dit que je veux Fuck off écrire.)

Ma première valse

L’amour, une danse rythmée, qui nous enivre et nous enchante.

Parfois triste, parfois moindre, un peu des deux,

Différents tons, différentes notes.

C’est difficile de savoir y faire. On trouve le cavalier, on entame les premiers pas.

Il voit bien ce qu’on trafique, à vouloir l’emporter dans la danse.

Certains reculent ou s’y jettent sans sérieux,

Préférant essayer ou avec la ferme intention de quitter au beau milieu.

Cette danse est compliquée, presque mathématique.

Comme s’il fallait user de ruse et savoir s’y prendre à temps.

Mais c’est difficile, de savoir quand on peut se livrer à la musique,

Encore plus de s’arracher à cette douce mélodie

Lorsque celle-ci nous marche sur les pieds.

Un pas par-ci, un pas par-là.

Certains usent de subtilité, d’autres pas,

Ce sont parfois les spectateurs qui échappent le secret d’amour

En s’extasiant trop bruyamment.

Mais comment savoir si notre cavalier veut vraiment le devenir ?

Quand la chanson d’amour résonne dans notre coeur ?

Et dans le sien, qu’en est-il ?

Même s’il suit mes pas de danse, pense-t-il à valser pour de bon ?

Doit on savourer nos pas, les maigres du début,

Qui me font chanter du coeur et sourire de l’intérieur,

Alors que plusieurs voudraient me voir amorcer le pas suivant ?

Et si je suis bien, moi, sur le pas de danse sur lequel je suis.

Ai-je le droit d’attendre

Afin d’être sûre que mon cavalier va me suivre de ses deux jambes ?

Peut-on donc trop tarder avant d’amorcer la valse ?

Quand on sens le cavalier sourire, alors que les pas viennent à peine d’être dansés.

Peut-on graver ce sourire, au profond de son coeur ?

Se figer, non pas de peur, mais d’amour ?

Rester dans la même position, car elle est si chaude, si complète.

Aucun risque de se faire piétiner,

Pas de gamme ou de notes à apprendre par coeur.

Sans risques, certains disent que rien n’arrive.

Ma valse est loin de commencer,

Mais est-ce un si grand crime de savourer ce qui semble en être le début ?

C’est si doux, si merveilleux.

Le temps s’efface.

Un jour, ce sera ma danse.

Je l’espère,

Mais pour l’instant

Je savoure les pas tout frais de ma première valse.

*vieux poème qui dâte de mes début amoureux. Trois ans déjà et toujours aussi enivrée de bonheur 😉

Vive les entrevues !

J’adore l’excitation qui précède une entrevue et j’ai par la suite bien des choses à raconter. Pourtant, une entrevue n’a en soi rien de très agréable et il faut dire, c’est routinier. Je me met toute jolie et je me rends à ce rendez-vous qui consistera à sourire, répondre aux même questions qu’aux autres entrevues et à bien répondre lorsqu’on me demande : « si j’allais voir ton employeur, que me dirait-il de toi ?» (OH-MY-GOD-MAIS-DEMANDE-MOI-DONT-À-LA-PLACE-QU’ELLES-SONT-MES-QUALITÉS-QU’ON-EN-FINISSE!!!!)

Bref, j’adore passer des entrevues parce que j’accumule en même temps des anecdotes assez cocasses (parfois moins) et bon… j’aime bien les trucs rigolos sur lesquels je peux écrire. Donc voici le résultat de plusieurs entrevues vécues récemment et que j’aimerais partager avec les  petits curieux qui viendront visiter mon bébé site 🙂

Acte 1 –  Un matin d’hiver frette

Employeur : Donnez-moi les quatre valeurs importantes pour vous au travail.

Moi : Hum… Eh bien… (loquace la fille !) La… ah oui ! La communication (petit soulagement, plus que 3 à sortir !) Aussi, le respect des directives, le professionnalisme et hum…

Employeur : Qu’entendez-vous par «professionnalisme» ?

Moi : (SHIT!) Hum… Rester courtois entre collègues, ne pas se crier dessus devant les clients, ne pas se «cruiser» non plus ahaha (ah-ah-ah). Des affaires de même .

Encore moi : Pour la dernière valeur… je dirais… (se remémorer ce qu’on a déjà dit….) Je dirais garder le comptoir propre et en ordre, parce que le désorde c’est pas bon ?

Tser, comment sentir qu’on a toute scrapper nos chances d’avoir la job (on verra ça vendredi !!!)

Acte 2 (Entrevue dans une usine à croissants)

Employeur : Qu’est-ce qui vous a poussée à appliquer sur ce poste ?

Moi : J’ADORE LES CROISSANTS ! Hum hum, je veux dire, je raffole des viennoiseries et j’ai toujours été intéressée par le processus de fabrication de mes desserts favoris. De plus, travailler de nuit me semble être un défi que je suis en mesure de relever car j’adore essayer de nouvelles choses et un objectif pareil sera (bla bla blaaaa)

Employeur : Pourquoi je vous choisirais au lieu d’un autre ? Qu’avez-vous de particulier ?

Moi : Je suis MOTIVÉE ! Comme je vous l’ai expliqué,  j’adoooore les patisseries et ça serais un honneur de travailler pour vouuuus !

Employeur : Donc vous êtes en mesure de vous visualiser au sein de notre équipe ?

Moi : oui ! (on inclus ici l’idée de porter une truc jaunâtre informe porté par d’anciens employés, des bottes de sécurités sorties de ma poche, un beau tit bonnet de résille sur la tête et des gants jusqu’aux coudes pour ne pas revenir chez soi recouverte de beurre et de pâte feuilletée.)

MAGNIFIQUE ! Et en plus j’ai eu la job ( dommage que le défi de ne plus dormir la nuit ne m’intéresse plus…)

Acte 3 : Ah l’université !

Employeur : je vois que vous étudiez à l’université, quel domaine vous intéresse ?

Moi : La psychoéducation. C’est un métier qui  (…)

Employeur : Attendez, excusez-moi de vous interrompre mais est-ce qu’un psychoéducateur fait comme un sexologue ?

Moi : (The fuck?)

Employeur : Est-ce qu’il a comme fonction d’éduquer les enfants sur la psychologie commes les sexologues le font pour la sexualité ?

Psycho… Éducation…. (BFUAHAHA XD jMexcuse mais c’est la première fois qu’on me l’avait sortie celle-là. Je sais qu’on est loin de tous savoir ce qu’est la psychoéducation mais QUAND MÊME !!!)

(Ouin… au moins elle était vraiiiiment fine)

Acte 4 : regroupement de tellement de trucs fait en entrevue que j’en fait une GÉNÉRALISATION !

Employeur : Décrivez-vous en quelques phrases, qui est la femme assise devant moi ? Un résumé qui dit tout.

Moi : (CHU PAS «RÉSUMABLE» OK ???) Heum… on me dit très dynamique/enthousiaste (petit rire nerveux et grands gestes circulaires qui sont censés dire de quoi) et joviale (gros sourire).

Employeur : D’accord et vos défauts ?

Moi : «Plusieurs versions à cette réponse, qui dépendent de mon niveaux d’anxiété face au dudit employeur»

Réponse 1 : Mon enthousiasme ? Ahaha, pour ceux qui ont trop bu la veille en tout cas. (‘_’)

Réponse 2 : Hum… je suis une fille souvent stressée ? (la suite c’est à 100% déroulée il y a quelques heures) Du moins je le suis quand je prends du café une deuxième fois. Je ne devrait pas. J’ai un foie très faible vous savez et un seul café n’est pas très recommandé alors deux… Vous voyez j’en ai pris ce matin et je vous regarde et ça picote sous mes pieds, un vrai calvaire. Je crois que mes mains par contre sont moites seulement parce que j’ai eu chaud dans mes mitaines.

Réponse 3 : Je ne le sais pas (À NE JAMAIS DIRE !!!! ON NE M’A JAMAIS RAPPELÉ ENSUITE !!!!)

Finissons ici, je me garde une petite gène et je suis fatiguée,

Bref, vive les entrevues !!!

 

 

Et hop ! on écrit pour « briser » cette foutue glace

Ça fait plus de deux ans que j’ai abandonné l’idée de m’asseoir régulièrement devant mon écran d’ordinateur pour écrire sur un blog. Pourtant j’adore écrire, même si cette activité est loin d’occuper beaucoup de mon temps. Hors, j’ai (précipitamment) décidé de libérer mes plages horaires et ce jusqu’en août (bye bye l’école !) alors je n’ai plus d’excuse. Je vous épargnerez les détails de mes réflexions sur ce que je devrais faire pour « vivre » ces prochains mois à 100% et pouvoir en dire que ça a valu la peine. Encore maintenant, je suis un peu mélangé sur le fait d’avoir pris la décision de laisser l’école pour cette session, mais je vais finir par retomber sur mes pieds ! 

Bref, écrivons, écrivons. Écrire, c’est déjà un bon début mais il faut avoir l’idée, la motivation, l’intérêt. Je risque de ne pas souvent l’avoir ahaha, MAIS JE M’EN FOU ! Alors je posterai mes trucs sur facebook et vous serez envahis par mes statuts du genre : OMG UN POST DE PLUS ! Vous allez vous en foutre anyway et  de mon côté je serai à chaque fois remplie d’une sensation agréable, comme si je venais de me livrer un « tit peu plus », tel un Voldemort s’arrachant une partie de lui-même au fil du temps. Alors voilà, je m’y met dès demain, je ferai tout plein d’Horcruxes et déjà je sens avoir perdu l’attention de la majorité des quelques curieux/famille proche qui sont venu zieuté cette première page.

Petits articles, lettre de frustration, niaiseries quotidiennes et quand mon esprit se sentira comme une mangue pas mûre, frippée et durcie et bien j’irai vous poster de légers messages sur mes (trop nombreuses) lectures de romans d’amour/cancer/tragédie d’adolescence.

Sur ce, bonne nuit, je m’en vais jouir de l’idée de m’être forcée à écrire malgré ma réticence de vieille blogueuse recyclée.